vendredi 31 décembre 2010

The River


Le bleu du ciel va bientôt laisser place au soleil couchant de ce dernier  jour de l’année. J’ai gravi la colline jusqu’à ce monticule et je vois au loin les voiles de mon bateau dont j’entends déjà les cliquetis de ripaille et rires gouailleurs de mes matelots.

Je regarde le fil de l’eau qui s’insinue entre les arbres de l’intérieur de l’île où je me suis réfugié, pour mieux observer ma vie et mon destin. Je remonte mon tricorne sur mon crâne et je gratte ma barbe, comme regardant mes souvenirs voguer. Un air d’harmonica me vient aux oreilles, et pendant qu’un œil fronce, l’autre sourit…

La rivière suit son cours et je pense aux amis emportés par les vents, aux combats inutiles et aux amours perdues. Pourtant mon esprit de pirate refoule les mauvais moments et je retrouve les amis disparus, je reprends mon sang-froid et me réconcilie avec ma belle enfuie. Pourquoi  pas refaire le temps quand on refait le monde ?

Alors je plonge dans la rivière pour retrouver les miens qui ont déjà pris de l’avance pour cette fête annuelle, j’hume déjà les fumés des gibiers entamés, le nectar des vins débouchés, et je pense aussi à cette chanteuse à guitare que Bosco a engagé. Oui, j’arriverais à temps…
 
Le courant me porte, je vole, les poissons s’écartent de mon chemin et je vois déjà mon embarcadère lumineuse qui n’attend que moi pour commencer la nouvelle année !


Bonne Année les amis ! 2011, de votre temps…

Besos,
Jack.

lundi 27 décembre 2010

Katharine, la Reine Africaine

Je l’avais rencontrée au détour d’un marché à Mombasa, lors d’une escale du Poséidon sur le continent africain. J’avais besoin de me détendre les neurones suite à une dispute avec une belle, et ni une ni deux, Bosco et tout l’équipage m’avait suivi sur mon coup de sang. Fini l’air de Cancun, c’était le bleu de l’Afrique qui peignait mon cœur endolori et faire du marchandage, voir des têtes nouvelles, me changeait ma gueule d’atmosphère ou de Père noël mal défraîchi…

Cette dame d’un certain âge, mais pas certain, tripotait avec dextérité et fermeté les melons jaunes du cru, et cela me plut. Nous fîmes connaissance et échangeâmes nos prénoms comme deux écoliers. Katharine voulait par curiosité remonter jusqu’au Lac Victoria et je me proposais de l’accompagner.

Ca me changeait les idées  de jouer les chauffeurs pour dame. Le canot à moteur que nous avions loué eut rapidement des ratés et ce fut un long périple qui nous attendit, avec en point d’orgue une invasion de sangsues noires lors d’un passage à gué, tirant à bras ce foutu rafiot mais nous rapprochant sacrément ma belle dame et moi.

Elle me rappelait cette actrice au visage taillé au couteau et aux yeux de mille feux. Fors de notre intimité nouvelle, je compris rapidement l’origine de cette habileté manuelle à tâter les fruits et même le goûter de son palais, lui proposant les meilleurs vins dès notre périlleux et infortuné retour à Mombasa, trois semaines plus tard.

Katharine, une vraie reine africaine, que je n’oublierais jamais…


Jack Rackham.

Un film à ne pas rater : African Queen « La Reine africaine »( 1951 ) Infos Wikipedia :

… film américain réalisé par John Huston en 1951, d'après le roman homonyme de C.S. Forester et ayant pour acteurs principaux le duo Humphrey Bogart et Katharine Hepburn. Grâce à l'interprétation de son personnage de Charlie Allnutt dans ce film, Bogart remporte cette année là son unique oscar, celui du meilleur acteur.

Résumé : Charlie Allnutt fait le coursier avec son bateau, l'African Queen, sur une rivière du continent africain pour une exploitation minière belge. Rose Sayer a accompagné son frère, le révérend Samuel, dans un village reculé où son seul contact avec l'Empire britannique est Charlie. Un jour, le village est attaqué par l'armée allemande, ce qui provoque chez Samuel un grave traumatisme dont il mourra. Il ne reste à Rose que Charlie dont les employeurs ont aussi subi l'assaut allemand. Ils se retrouvent seuls sur ce bateau. Voulant donner un sens à leur fuite, ils vont alors se fixer un but : torpiller un bateau allemand, posté sur un lac plus en aval, bloquant le passage de la flotte britannique qui pourrait venir rétablir l'ordre. Au cours de cette aventure, ils vont se découvrir, se rapprocher et s'aimer, lui le marin bourru et elle la vieille fille coincée.

Quelques informations en sus, de notre envoyée spéciale de l’île du Crâne, Laurence Peloille :

Biographie de Katharine Hepburn.
Actrice américaine, née à Hartford, Connecticut le 12 mai 1907 et décédée à Old Saybrook, Connecticut le 29 juin 2003.
Authentique légende du cinéma américain, Katharine Hepburn, connue pour son caractère bien trempé, a fait virevolter bien des conventions à Hollywood. Fille d'un chirurgien et d'une suffragette, bien décidée à jouer la comédie, elle monte sur les planches de Broadway en 1920. C'est Georges Cukor en 1931 qui lui offre son premier film. Il devient l'un de ses réalisateurs fétiches. Katharine remporte son premier Oscar dès 1934 pour son rôle dans 'Morning Glory'. 'L' impossible Monsieur bébé' de Howard Hawks en 1937 lui permet de donner la réplique à Cary Grant. En 1942, elle rencontre Spencer Tracy sur le plateau du film 'La Femme de l'année'. Les deux acteurs ne se sépareront plus. Elle continue sa carrière cinématographique en parallèle à ses apparitions au théâtre avec 'La Reine africaine' (1952), où elle donne la réplique à Humphrey Bogart, et 'Devine qui vient dîner' (1967), son dernier film avec Spencer Tracy, qui lui vaut son second Oscar. Elle reçoit deux autres Oscars pour 'Un lion en hiver' (1969) et 'La Maison du Lac' (1981). L'actrice disparaît à l'âge de 96 ans après avoir tourné près de 40 films.

Dame de mode
Avec Greta Garbo, Katharine Hepburn a lancé la mode des pantalons pour les femmes. Sur les tournages, cette dernière refusait de porter du maquillage et des vêtements inconfortables.

Douze nominations
Katharine Hepburn est l'actrice qui a reçu le plus de nominations aux Oscars (12), derrière Meryl Streep.

QUELQUES CITATIONS DE L’ACTRICE
« Le caractère mauvais, l'âme fière et le corps solide »
«Si on respecte toutes les règles, on gâche tout le plaisir.»
«Si vous faites toujours ce qui vous intéresse, au moins une personne est satisfaite.»
«Quelquefois, je me demande si les hommes et les femmes sont faits pour vivre ensemble. Peut-être qu'ils devraient se contenter d'être voisins et de se rendre visite de temps à autre.»
«Je ne perds jamais de vue que le seul fait d'exister est une chance.»

LE GRAND AMOUR DE SA VIE : SPENCER TRACY
Spencer Tracy, né le 5 avril 1900 à Milwaukee (Wisconsin) et mort le 10 juin 1967 à Beverly Hills en Californie, était un acteur américain.
Spencer Tracy a obtenu deux Oscars du meilleur acteur deux années consécutives en 1937 pour Capitaines courageux et en 1938 pour Des hommes sont nés, ainsi que le BAFTA en 1967 pour Devine qui vient dîner ?. Marié, et ne pouvant divorcer de son épouse parce qu'il était un catholique fervent, il vécut maritalement jusqu'à sa mort avec Katharine Hepburn, avec cependant des "pauses" dans leurs relations.
Très malade lors du tournage de son dernier film (il souffrait d'emphysème et de diabète), il était en train de se préparer une tasse de café au matin du 10 juin 1967, lorsqu'il fut terrassé par une crise cardiaque, dix-sept jours après la fin du tournage de Devine qui vient dîner ?, avec Katharine Hepburn. C'est cette dernière qui le découvrira mort dans sa cuisine. Le film sortit en décembre, six mois après sa mort…                 L.P. 

mercredi 22 décembre 2010

Le Noël de Jack : Mère Noëlle, quand tu nous tiens !

Au moment des fêtes, des souvenirs d’autres Noël remontent à la surface, immanquablement. Quelques anecdotes, des faits marquants d’un repas qui a mal tourné ou au contraire l’émanation suave d’un bonheur unique avec une amoureuse ou un foie gras délicieux…

Là, en cherchant la ruelle où avait lieu la soirée entre amis organisée par Bosco, je me remémorais un Noël pas si lointain où j’avais rendez-vous avec Katia. Je me préparais déjà à un festin de jambes et de baisers car je connaissais la loustic qui n’avait faim que de cabrioles et autres échanges oraux. Mais je m’étais perdu dans un dédale de ruelles sombres ; j’étais un Capitaine aguerri, rompu aux galères et pannes en tous genres, mais en mer surtout…

Je rentrais au hasard dans une taverne plutôt tranquille pour demander mon chemin. Je prenais mon air de vieux loup de mer, quand j’aperçus dans le fond un troupeau de donzelles en train de siroter une limonade…

L’une d’elle parlant à voix basse à son amie d’à-côté, se mit en tête de me faire du gringue et mit deux pièces dans un juke-box de l’époque. Je sais, ça n’existe pas à notre époque mais la machine à écrire non plus, sinon comment taper cette histoire, hein ?

La musique plutôt rock commença à faire monter la pression et je sentis quelques vapeurs connues qui me rappelait ma jeunesse. L’allumeuse se frottait et se collait en suivant la musique et  je jouais le jeu en restant de marbre. J’avais peur néanmoins que mon pantalon révèle une émotion bien compréhensible, j’ai toujours été touché par les ambiances chaudes et musicales de Noël…

Une à une, les copines de ma danseuse nous rejoignirent, et rapidement je fus submergé au point de finir sur la table de la taverne, recouvert de ces filles aux mains douces et aux cheveux s’enroulant autour de tous mes membres, comme des fouets attisant cette soirée de mille feux. J’oubliais tout et me  livrais en pâture aux sirènes, quand…

La porte du saloon, s’ouvrit en claquant, le battant se fracassant en mille morceaux contre le mur.

Maia ? Lady Ania ? YsaBelle ? Une voix hurlant interpella toute l’assemblée, je la reconnus : 
« Alors Pirate ??? On a oublié son rendez-vous ? Faut que je fasse toutes les tavernes pour te retrouver ici, chevauché des pouliches  de ce tavernier en mal de clientèle ? Arrive un peu par là que je te remonte le fendard, j’ai mis une dinde à cuire et tu vas la finir… »  

Je me rembraillais penaud, et je n’en croyais pas mes yeux. C’était bien la voix de Katia mais…Elle avait du demander sortilège à notre ami le Magicien et un clin d’œil en confidence me rassura sur ses intentions et son identité.

Devant les autres, je ne demandais pas mon reste et je suivais mon amie un sourire aux lèvres, mon corps ayant changé d’âme et de désir. Je suivais ma Mère Noëlle pour une nuit de réveillon dont je me souviendrais toujours !

Mais ça c’est une autre histoire…


Joyeux Noël !

Jack Rackham

mercredi 15 décembre 2010

La Peau de l'Ours

Mercredi, c’est le jour des gosses. Et j’ai pris rendez-vous, en accord avec le bourgmestre de l’île du Crâne, d’en recevoir une tripotée sur mon bateau afin de leur enseigner quelques notions de navigation, les rudiments d’une goélette,  des leçons de vie, voire même leur raconter des histoires…

Justement, ils sont tous là dans mon bureau de Capitaine, je suis dans mon fauteuil à bascule, fumant pipe et paraissant cent ans, dans le rôle du raconteur d’histoire. Ma barbe a pris quelques centimètres et parait plus blanche, pendant que les petits voyous fouillent partout, sortant cartes, lorgnettes et pièces d’Or. Je racle ma gorge pour prêter attention et quelques cris et arrachages de chignons plus tard, le calme revient dans la pièce, jusqu’à ce que l’un d’entre eux rompe le silence de mes sourcils froncés.

-          Alors Papy, tu nous racontes comment tu as enlevé la princesse Zahiya, et tu l’as emmenée dans ta cabine pour…
-          Hmm…Capitaine d’abord, et ensuite tu es un peu jeune pour ce genre histoire, je trouve !
-          OK Captain’ ! Mais tu vas bien nous raconter comment tu as tué cet ours dont on voit la peau et la dépouille, étalé sur ton plancher comme un tapis. Lança le gamin, d’une tirade.
-          Mouais ! C’est un beau tapis mais il y a des trous pour les manches et je m’en sers de veste de temps en temps quand il fait froid. Dis-je en tirant sur ma pipe et regardant le petit attroupement droit dans les yeux.

C’est vrai qu’une bonne pipe sait donner une atmosphère familière et ajoute son petit effet pour calmer les esprits les plus effrontés. Bref…Je racontais alors mon histoire :

«  C’était un jour de neige… » Commençais-je, me laissant le temps de réfléchir à ce que j’allais raconter. Le métier de pirate a quelques avantages qui sont l’expérience de la vie, la vivacité d’esprit et la ruse…

…J’étais jeune lieutenant sur un vaisseau de commerce, quand une tempête nous avait dévié de notre route et la tête plongée dans les cartes, je cherchais où nous étions. Je grelotais tant le froid avait envahi les cabines du bateau, n’ayant plus de charbon pour les poêles, le voyage dépassant largement la durée prévue initialement. Je décidais de rejoindre l’île la plus proche afin d’y trouver bois et grotte pour nous réchauffer en attendant de retrouver le chemin et l’inspiration.

Débarquant en grandes pompes sur une plage déserte, l’équipage et moi-même  étions attirés par une grotte à flanc de falaise d’où partaient des musiques affriolantes et suaves. Prudemment mais sûrement car la neige commençait à tomber comme tonnerre qui foudroie, nous y entrâmes…

Je n’en crus pas mes yeux : Une ribambelle de filles blondes et rondes, enrubannées de colliers de fleurs nous souriaient et gesticulaient comme pour nous inviter à les rejoindre. L’ambiance était chaude, ce qui changeait de nos quartiers glacés de givre. Contentes de nous voir aussi, elles vivaient dans quelques cabanes enneigées sans doute, nous les entreprîmes comme il se doit pour des marins n’ayant pas vu femelle qui vive depuis 3 mois…Les vestes voltigèrent, les pantalons craquèrent, et les cœurs s’échangèrent en cabrioles et caresses que nul ne peut raconter ici sans rougir.

Quand…

La musique s’arrêta brusquement et les filles devinrent  des ours ! Des ours énormes et blancs qui se jetèrent sur les hommes et commencèrent à les déchiqueter comme des poupées de chiffons !

Trônant sur une stalagmite, une vieille tenant une flûte de pan arborait un sourire édenté, comme se félicitant d’une bonne blague jouée à ces marins crédules. Leurs yeux avaient vu des filles dociles là où les attendaient des bêtes féroces…Voyant sous mes yeux périr la plupart des hommes de l’équipage, nous fûmes quelques uns à nous rebeller et force machette, nous nous mirent à tuer les ours un à un…

La sorcière, se sentant vaincue, se remit à jouer de sa flûte et c’est devant les corps sans vie des filles que nous nous retrouvâmes, éberlués.

Les survivants et moi-même rejoignirent vite le vaisseau frigorifié, faisant au passage le plein de bois et filant jusqu’à nos foyers, d’une seule traite !  J’ai gardé en souvenir cette peau d’ours, me rappelant ce jour-là, et cette fille… »

Ma pipe était finie depuis un moment et les enfants restaient sans voix, regardant la peau par terre, comme un animal dangereux.

-          Et alors, c’est tout ? Interrompit l’un des gosses.
-          Ben, oui, que veux-tu d’autre. Même les indiens ramènent des trophées…Répliquais-je.


Quelques minutes plus tard, les gamins quittaient la cabine, et je me retrouvais seul devant la dépouille de feu ma belle d’une nuit. Sentant un petit coup de froid, je pris la peau de l’Ours et me rappelant  la chaleur de quelques souvenirs, une dernière fois je l’enfilais…


Jack Rackham.

Extrait 1 de « Les Contes du Tonneau Renversé »

dimanche 12 décembre 2010

Autant en emporte Scarlett

Pour une fois ou presque, j’enlève mon costume de pirate pour parler d’un grand film de l’Histoire du Cinéma : « Autant en Emporte le Vent ».

Film sorti aux USA en 1939, crédité à Victor Fleming et produit par David O’Selznick, il s’agit d’une adaptation du roman de Margaret Mitchell. Clark Gable et Vivien Leigh interprètent les deux héros Rhett Butler et Scarlett O’Hara, vivant les dernières heures du monde sudiste esclavagiste et le début  de la guerre de Sécession.

L’héroïne Scarlett retient toute l’attention de cette histoire,  et ses traits de caractère faits d’égoïsme, d’absence de scrupules et d’ingénuité réunis, en sont les principaux moteurs. Le caractère noble, amoureux sincère et faussement cynique du Capitaine Butler n’arrive à nous émouvoir qu’en contradiction aux vilainies de la demoiselle O’hara, toujours prête à tout. Et qui s’oppose encore plus aux larmoyants et idéalistes Ashley et Mélanie, ses cousins et autres principaux protagonistes.

Pourtant, « Gone with The Wind » est une fresque monumentale historico-politique sur l’histoire de l’Amérique du Nord et racontant la fin légale de l’esclavage. A travers les personnages  récurrents, on y raconte même une certaine nostalgie des maîtres blancs, propriétaires des champs de cotons et terre d’exploitations des hommes noirs…Incroyable idée aujourd’hui même si le racisme et le paternalisme voguent toujours dans les mœurs et les cerveaux de certains. Epoques…

Même si ce film recèle de grandes qualités cinématographiques et artistiques, ne pas oublier ce qu’il évoque et dénonce. Ne jamais lâcher sur le fond des choses et surtout de ces mauvaises choses, que certains voient comme des tares inéluctables de l’humanité, voire des défauts utiles… :(

J.R.

Synopsis Wikipedia

Géorgie, 1861. Scarlett O'Hara est une jeune fille de la haute société sudiste dont la famille possède une grande plantation de coton appelée Tara. Courtisée par tous les bons partis du pays, Scarlett O'Hara n'a d'yeux que pour Ashley Wilkes. Mais celui-ci est promis à sa cousine, la vertueuse Melanie Hamilton. Scarlett cherche à tout prix à le séduire mais à la réception des Douze Chênes c'est du cynique et controversé Rhett Butler qu'elle retient l'attention. Pendant ce temps, la guerre de Sécession éclate, Ashley avance son mariage avec Mélanie, et Scarlett pour le rendre jaloux, épouse Charles Hamilton, le frère de Mélanie. Suite au décès de son mari à la guerre, elle finit par épouser Rhett Butler.

Distribution: Vivien Leigh (Scarlett O'Hara), Clark Gable (VF : Robert Dalban ; Rhett Butler), Leslie Howard ( Ashley Wilkes), Olivia de Havilland (Melanie Hamilton), Hattie McDaniel (Mamma), Thomas Mitchell (Gerald O'Hara)…et aussi Barbara O'Neil,  Rand Brooks , Butterfly McQueen, Carroll Nye, Ward Bond, Oscar Polk.

De notre envoyée spéciale de l’île du Crâne, Laurence Peloille, quelques anecdotes à propos de ce film culte:

Le célèbre roman de Margaret Mitchell
Le film est adapté de l'unique oeuvre signée Margaret Mitchell. Rédigé de 1926 à 1929, le roman connut ensuite de nombreux remaniements. Il sortit le 30 juin 1936 et atteignit le million d'exemplaires vendus à Noël de la même année. Le livre fut également récompensé du prix Pulitzer l'année suivante.

La valse des réalisateurs
Clark Gable ne s'entendant pas avec George Cukor, ce dernier quitta officiellement les commandes du tournage le 13 février 1939, malgré la déception de Vivien Leigh et d'Olivia de Havilland. Et ce fut encore Clark Gable qui imposa Victor Fleming (avec qui il avait déjà travaillé sur trois films) à la réalisation.

F. Scott Fitzgerald
Lors de la préparation du film, on a demandé à l'auteur de 'Gatsby le magnifique' d'écrire un scénario qui a fini par être rejeté. Néanmoins, les premières lignes, que l'on peut voir défiler à l'ouverture du film, ont été conservées.

Ségrégation
A cause des lois raciales en vigueur à l'époque en Géorgie, Hattie McDaniel n'avait pas l'autorisation d'assister à la première du film qui se déroulait à Atlanta le 15 décembre 1939. Ne voulant pas mettre son producteur David O. Selznick dans l'obligation de prendre son parti, elle lui envoya une missive le prévenant qu'elle serait indisponible ce jour-là. Cette mentalité ségrégationniste très vivace ne l'empêcha pas de devenir en 1940 la première artiste noire 'oscarisée'.



Une pluie de récompenses
A la cérémonie des Oscars de 1940, le film de Fleming a remporté dix trophées : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario, Meilleure actrice, Meilleure actrice dans un Second Rôle pour Hattie McDaniel, Meilleure photographie, Meilleur montage, Meilleure direction artistique et deux récompenses techniques spéciales dont une pour le décorateur William Cameron Menzies.

Le plus gros succès de tous les temps ?
Pour un budget avoisinant les quatre millions de dollars, le film en rapporta vingt millions durant son exclusivité. En rapportant les recettes au niveau actuel du dollar, 'Autant en emporte le vent' serait le plus gros succès de tous les temps et atteindrait un milliard deux-cent-cinquante millions de recettes !

 Deux Nota bene en sus de Jack :
- Vivien Leigh, hors son Oscar pour ce rôle, s'y révèle comme une très très très très grande actrice !
- Né de la traduction française du film, on trouve au début du film dit par l'héroïne, le célèbre "Taratata" immortalisé par le clin d'oeil-titre d'emission télé musicale de Nagui... ^^

vendredi 10 décembre 2010

Dans la Peau de…Marcel Proust !

Le questionnaire de Proust, les réponses de Jack le Pirate, sans démagogie mais une encre sympathique, révélant les secrets les plus enfouis de ma personnalité :

Mon questionnaire de Proust

* Ma vertu préférée : Le Libre-arbitre.
* Mon principal trait de caractère : L’Optimisme.
* La qualité que je préfère chez les hommes : L’Action.
* La qualité que je préfère chez les femmes : La Douceur.
* Mon principal défaut : Le Retard.
* Ma principale qualité : Le Courage.
* Ce que j’apprécie le plus chez mes amis : Leur Intelligence.
* Mon occupation préférée : Créer.
* Mon rêve de bonheur : La Paix dans le Monde et le Partage des Richesses. Pour moi, devenir Ecrivain et Scénariste de Cinéma.
* Quel serait mon plus grand malheur : Chaque malheur a un Prénom…
* Ce que je voudrais être : Superman ou Zorro, pour sauver ceux qui en ont besoin.
* Le pays où j’aimerais vivre : L’Espagne.
* La couleur que je préfère : Le Bleu.
* La fleur que je préfère : La Rose rouge.
* L’oiseau que je préfère : Le Poulet, avec des frites.
* Mes auteurs favoris en prose : Marcel Pagnol, Agatha Christie, ou Stephen King.
* Mes poètes préférés: Gainsbourg, Truffaut, André Geerts...
* Mes héros dans la fiction : Déjà répondu ( Zorro, Superman) mais je rajoute Hercule Poirot.
* Mes héroïnes favorites dans la fiction : Tous les rôles de mes actrices préférées ! Madeleine Stowe, Meryl  Streep, Sigourney Weaver, Hilary Swank…
* Mes compositeurs préférés: Charles Trenet, Puccini, New wave and Rock'n Roll…
* Mes peintres préférés : Mes Amis…
* Mes héros/héroïnes dans la vie réelle : L’Abbé Pierre, Ségolène Royal, Lady Gaga.
* Mes héros dans l’Histoire : Buffalo Bill, les Astronautes, Cléopâtre.
* Ce que je déteste le plus : Le Mépris.
* Le personnage historique que je déteste le plus : Tous les Dictateurs et Tortionnaires.
* Les faits historiques que je méprise le plus : Toutes les Guerres pour rien.
* Le fait militaire que j’estime le plus : Le Courage ou la Désobéissance.
* La réforme que j’estime le plus : Les droits des femmes.
* Le don de la nature que je voudrais avoir : Faire de l’Or, pour le donner.
* Comment j’aimerais mourir : Doucement, en paix.
* L’état présent de mon esprit : Sincère.
* La faute qui m’inspire le plus d’indulgence : Sans faire exprès.
* Ma devise : « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je l'ai toujours dit ! »

Merci à Cortisone pour l’idée et le copier/coller des questions !

Bon, et vous ?

Ci-dessous, les réponses de Marcel Proust à son propre questionnaire !  


mercredi 8 décembre 2010

Le Piano de la Plage

Le tricorne sur le front et mon portable sur les genoux, je suis encore entre mes cordes à raconter mes histoires et refaire mon monde. Le tip-tap de mes écrits rythme la vie de mon bateau qui est tranquille dans la crique de l’île du Crâne.

Le croui-croui de mon hamac indique la présence de cette nouvelle arrivante qui de bois dormant à changé de plancher pour celui d’un Capitaine. Je rêve de ces histoires aux fins qui se terminent bien et même pas du tout. Je me souviens de celle-ci aux notes arrangées d’un quidam qui laissa le piano de sa Belle hors de sa maison…

J’imagine mon sourire de sa venue, moi portant ses bagages, calant sous un bras son bonheur et de l’autre ma fantaisie. D’un coup de pied, j’ouvre la porte de sa cabine et dépose sa vie en valises à froufrous. Un grand lit est mieux qu’un hamac et les fenêtres s’ouvrent sur des horizons qui rapprochent nos univers de cotons blancs. Un nimbus nous salue et son cou devient plus salin et doux en se penchant pour mieux s’offrir.

La Belle se remonte les cheveux sur la tête puis se tourne en invitation.  Ses mains se posent sur mon émoi qui lui rend une belle pensée. Entendant une barque accostant le rafiot et estompant le rêve, je referme la porte en attendant de revenir. Il y a toujours le temps de chaque chose, tous les romans du monde ont raconté ces attentes aux lierres des fenêtres, accrochés…

Quelques notes de musique me la rappellent pendant que Tim prépare un dîner aux chandelles. Son air mutin ironise des mimiques en mine de rien, que je reconnais bien de ces retours de mode libertin. Un « ton coude » met un terme à nos pitances partagées et je tourne les talons, l’estomac serré.

Ses cheveux claquant au vent contre ma joue, je suis près de ma Belle et je rêve d’autre vie, d’autre destin. Je regarde son piano sur la plage, rempli de son passé, de ses rêves, de son monde à elle.
  
J’irais le chercher…


…Demain.



Jack Le Pirate.

Regardez donc ce merveilleux film de Jane Campion «  La Leçon de Piano » (1993), avec Holly Hunter, Harvey Keitel , Sam Neil et Anna Paquin. 

samedi 4 décembre 2010

Signé… Jack le Renard !

La douceur des eaux calmes de l’île du Crâne n’empêche pas quelques querelles, à propos d’un colis avarié, d’une charrette mal garée ou d’une belle courtisée. L’humanité est ainsi faite qu’elle en manque parfois, ce qui finit immanquablement en bagarre ou devant un tribunal en bonne et due forme.

A cette époque là, j’aidais le bourgmestre à l’organisation du comptage des votes et des urnes pour les élections du canton.  Je retournais sur mon navire pour changer de chemise quand l’idée de se reposer quelques minutes me prit, et mon hamac m’accueillit avec une chaleur et un tangage qui me fit perdre le sens du temps.  J’étais projeté à mon corps défendant dans une époque imaginaire où une épée, un costume et un ignoble commandant m’attendaient…

Je me trouvais dans une hacienda tranquille et je vis arriver un brave homme au crâne dégarni qui s’approcha de moi et que je suivais machinalement. Quelques détours dans des passages cachés me firent réaliser où j’étais tombé…

Un cheval noir bondissant de me voir laissait balancer une traîne que j’attrapais au vol, et d’un bond je le montais à cru ! Galopant à travers quelques champs près de la grotte secrète, je revenais en sueur vers mon fidèle compagnon, me faisant un drôle de signe en zig-zag. J’avais déjà vu tout ça dans une émission télévisée au XXème siècle, racontant l’histoire d’un héros masqué qui sauvaient les faibles contre les méchants…

J’étais Zorro !

Je suivais mon compagnon sourd-muet et  revêtais un costume de soie sombre et l’attirail qui allait avec, épée, chapeau et fouet. Je me souvenais des circonstances des aventures de l’homme masqué, et je savais que le temps était compté car les malfaisants locaux n’avaient pas du arrêter  leurs méfaits, depuis le temps.

Je me surpris à comprendre aussi vite le langage des signes et mon ami m’expliqua  que les urnes de l’élection locale pour son gouverneur avaient été interverties, remplacées par celles donnant la victoire totale à un ami du Commandant, celui terrorisant la population depuis des années et la couvrant d’impôts indus, dont ils ne pouvaient s’acquitter !

Je savais que mon devoir allait m’emmener à combattre ces malfaisants et rendre justice à la place des élus, sensés protéger et gérer la tranquillité des gens, mais faisant tout le contraire…

Cavalcades, coups d’épées, et rendant  son élection à qui de droit, je me mettais dans la peau de cet homme noir, oubliant pour quelques instants Jack le Pirate, assez oisif et insouciant finalement.

Pourtant, de retour dans mon hamac inter-temporel, je me jurais de changer un peu mon attitude désinvolte habituelle et de devenir parfois, selon le besoin et l’injustice…

…Jack le Renard !


 Saludos amigos !
Jack.

Petit jeu : Suite à un commentaire, chez un ami bloggeur, j’y proposais de révéler sa vraie nature en choisissant un personnage des aventures de Zorro, qui montrerait en fait votre visage et vos aspirations profondes… Alors, qui êtes-vous donc ?

Don Diego/Zorro ? Le Sergent Garcia ?  Bernardo ? Le Caporal ? Don Alejandro de la Vega ? Un des fils de l’Aigle ? Le Père Felipe ? Anna Maria, la jolie Señorita ? Le Commandant Monastorio ? Un autre ? Bonne chance…

Le Zorro le plus célèbre est celui produit par Disney, de 1957 à 1961, interprété par Guy Williams au cours de 82 épisodes. Rediffusés encore et encore, avec toujours autant de succès les générations se suivant.

mercredi 1 décembre 2010

Au Bois dormant, le Retour

Résumé du précédent : Cherchant un trésor dans l’eau claire, Jack tombe nez à nez avec une sirène nommée YsaBelle. Rompant un charme par un baiser involontaire du pirate, elle retrouve son aspect humain et lui raconte son histoire. Fuyant un châtelain démoniaque, elle se retrouve dans ce bois dormant…

*

Son passage de sirène à femme avait foncé ses cheveux, et YsaBelle arborait une superbe chevelure brune, que renforçait sa nudité nous laissant voir sa fourrure d’amour. Remarquant mon regard, elle fronça ses sourcils mais reprit le cours de son histoire depuis son évasion du château :

«…Je traversais le Bois dormant, quand je fus prise d’une envie de dormir énorme et m’écroulais sur un tapis de fleurs blanches.  Ce devait être la tarte aux fraises qui devait être empoisonnée, le cuisinier étant de mèche avec un magicien démoniaque. En me réveillant, je l’aperçus et je criais tant il était horrible et repoussant. Vexé, il me jeta un sort et je me retrouvais transformée en sirène. Un jour de promenade sur la plage de Douarnenez qui me rappelait  certaines histoires familiales, j’échappais à la surveillance d’un de ses sbires et nageant le plus loin que je pus.

Epuisée, je faisais halte sur une île paradisiaque, quand je trouvais un coffre aux trésors, rempli de bijoux magnifique et de pièces  d’or, au dessous d’une goélette ancrée par là. Et c’est là, que je vous vis Capitaine Rackham… »

Son sourire mutin me rappelait une vieille amie, et j’en eus que plus de sympathie pour elle. Quand une personne vous manque, on peut la voir partout, même sous les traits d’une sirène dont j’avais annihilé le sortilège dans un élan spontané d’affection…

-          Vous embrassez bien, Jack. On voit l’homme habitué à courtiser les filles !
-          Je fais surtout beaucoup de hamac, et j’écris des histoires…
-          Je ne m’en plains pas, je n’ai plus cette vilaine queue, je vous le dois.
-          Vous en verrez d’autres j’espère. Bien faite comme vous êtes, je vous inviterais bien dans mon hamac…
-          Tim votre lieutenant et amie, le verrait peut-être d’un sale œil ?
-          Elle est partie à l’épicerie-droguerie de l’île du Crâne, Jack Sparrow y dédicace ses mémoires cet après-midi. Il y aura aussi Maia-Luna la petite sorcière rouquine, pour son premier livre...

Un nuage de sympathie et de pensées profondes irradia nos paupières qui semblaient lourdes de sens. YsaBelle caressa le crin de mon visage  pour la première fois et alla se lover dans le creux de mon hamac. Lady Ania chester toute essoufflée, mon attachée de presse, me hurla un message arrivé fraîchement sous l’aile d’un pigeon : « Chéri- je vais rester un peu à l’épicerie- il y a une dédicace nocturne- A demain – Smoutches chéri- Tim. » Merci Ania…

J’allais rejoindre mon invitée qui semblait dormir d’un sommeil de plomb. Les évènements récents avaient du l’épuiser la pauvre petite. Cette Belle au Bois dormant  avait élu domicile pour la nuit dans mon hamac fidèle et la poussant doucement, je me collais contre elle pour un câlin peut-être éternel…

Tout était calme sur le bateau, et même les mouettes s’étaient arrêtées de voler, respectant notre balancé. On n’entendait plus qu’un drôle de bruit, habituel.


Croui croui...



Pour Elisabelle,

Jack Rackham.