L’œil plongé sur la lentille de ma lorgnette, je parcourais
le monde et surtout le ponton supérieur de la goélette où Sandra, ma visiteuse
naturiste, prenait un bain de soleil. C’était un soleil un peu frisquet car l’hiver
des Caraïbes avait jeté son manteau sur l’île du Crâne, mais je réglais le
point sur le corps nu où dépassaient deux tétons diablement érectiles…
Un bruit de crissements de freins surgis d’on ne sait où me
fit sursauter et je perdis le fil de Sandra et ses mamelons. Un nuage de fumée
avait partiellement recouvert le pont du bateau et je m’approchais à pas de
loup (de mer) vers un drôle d’objet métallique qui apparaissait peu à peu.
« Doc ? C’est vous Doc ? » Lança un jeune homme à la veste bariolée qui
ressemblait à un gilet de sauvetage. Je répondais par la négative et se prenant
la tête dans les mains, le dénommé Marty s’assit sur une marche d’escalier d’un accès au poste de pilotage, décrétant : « C’est foutu alors… »
Il me raconta alors, sans s’arrêter, une drôle d’histoire d’engin
voyageant dans le temps et de plutonium volé à des terroristes libyens. Je
connaissais un peu les voyages spatio-temporels grâce à mon hamac très spécial,
et je compris peu à peu les soucis du jeune homme. Je lui proposais d’essayer
de redémarrer l’engin mais il fit mine que c’était impossible et se renfrogna
aussi sec. Je grimpais dans ce qu’il appelait une voiture et regarda un peu les
tableaux lumineux, voir si mon intelligence de pirate y trouvait un sens.
Soudain, mon attention fut attirée sous le volant par un post-it fraîchement collé où était inscrit « Réserve ». Appuyant sur le bouton à côté, je comptais
bien triomphant annoncer la bonne nouvelle à Marty quand machinalement, je
tournais la clé enfoncée dans le corps du volant (une habitude gardée de
quelques voyages futuristes). Un vrombissement vit vibrer tous mes os, la
goélette et toute l’île du Crâne réunis !
J’aperçus en un coup d’œil une date sur le tableau de bord
que je connaissais bien et fit monter en pression l’engin. Ça me plaisait bien
d’essayer cette machine à voyager dans le temps au fond, et d’un grand coup d’accélérateur,
je filais dans le ciel vers l’inconnu….
Une sorte de grand boum électrique me projeta dans un ciel
que je ne connaissais pas, du moins sur le moment. Je vis un petit port qui me
rappelait quelque chose et sur la route de pierres qui menait jusqu’à une
presqu’ile abandonnée, j’aperçus un équipage à vélo où une grande bringue
pédalait comme une forcenée, avec sur son porte-bagage un jeune garçon que je
reconnaissais.
C’était le jeune Jack Rackham, les yeux ébouriffés des
fesses en mouvement de son amie Katia, qui filait vers son île au trésor…
Jack Rackham
*
RETOUR VERS LE FUTUR est un film de Robert Zemeckis, coécrit
avec Bob Gale, sorti en 1985. Il raconte l’épopée d’un vieux savant
(Christopher Lloyd) et d’un jeune lycéen (Michaël J.Fox) parcourant le temps
entre 1955 et 1985, à bord d’une De Lorean améliorée…L’occasion pour le jeune Marty
d’assister à la rencontre de ses parents mais aussi à la naissance de sa maison
natale et à la montée du Rock’N Roll !!
Il existe deux suites à ce film initial, sortis en 1989 et
1990, faisant voyager nos héros dans le futur de 2055 et au Far-West. Films
cultes, ils sont truffés de répliques célèbres telles :
« Des routes ? Là où on va, on n'a pas besoin de
routes. »
« Mais Doc, vous m’aviez dit de ne toucher à rien, que
ça pouvait bouleverser tout l’équilibre spatio-temporel ? – Je me suis
dit, on s’en balance… »
« Pourquoi une De Lorean ? Quitte à
voyager dans le temps, autant le faire avec une voiture qui ait de la gueule ! »
« Tous des ratés les McFly…(…) Et bien, quelque chose
me dit que l’histoire, elle va changer… »
Première vidéo sur le blog Rackham, pas étonnant que ce soit
pour ce film culte !