vendredi 30 décembre 2011

Le Retour de Marty McFly


L’œil plongé sur la lentille de ma lorgnette, je parcourais le monde et surtout le ponton supérieur de la goélette où Sandra, ma visiteuse naturiste, prenait un bain de soleil. C’était un soleil un peu frisquet car l’hiver des Caraïbes avait jeté son manteau sur l’île du Crâne, mais je réglais le point sur le corps nu où dépassaient deux tétons diablement érectiles…

Un bruit de crissements de freins surgis d’on ne sait où me fit sursauter et je perdis le fil de Sandra et ses mamelons. Un nuage de fumée avait partiellement recouvert le pont du bateau et je m’approchais à pas de loup (de mer) vers un drôle d’objet métallique qui apparaissait peu à peu. 

« Doc ? C’est vous Doc ? »  Lança un jeune homme à la veste bariolée qui ressemblait à un gilet de sauvetage. Je répondais par la négative et se prenant la tête dans les mains, le dénommé Marty s’assit sur une marche d’escalier d’un accès au poste de pilotage, décrétant : « C’est foutu alors… »

Il me raconta alors, sans s’arrêter, une drôle d’histoire d’engin voyageant dans le temps et de plutonium volé à des terroristes libyens. Je connaissais un peu les voyages spatio-temporels grâce à mon hamac très spécial, et je compris peu à peu les soucis du jeune homme. Je lui proposais d’essayer de redémarrer l’engin mais il fit mine que c’était impossible et se renfrogna aussi sec. Je grimpais dans ce qu’il appelait une voiture et regarda un peu les tableaux lumineux, voir si mon intelligence de pirate y trouvait un sens. 

Soudain, mon attention fut attirée sous le volant par un post-it fraîchement collé où était inscrit « Réserve ». Appuyant sur le bouton à côté, je comptais bien triomphant annoncer la bonne nouvelle à Marty quand machinalement, je tournais la clé enfoncée dans le corps du volant (une habitude gardée de quelques voyages futuristes). Un vrombissement vit vibrer tous mes os, la goélette et toute l’île du Crâne réunis !

J’aperçus en un coup d’œil une date sur le tableau de bord que je connaissais bien et fit monter en pression l’engin. Ça me plaisait bien d’essayer cette machine à voyager dans le temps au fond, et d’un grand coup d’accélérateur, je filais dans le ciel vers l’inconnu….

Une sorte de grand boum électrique me projeta dans un ciel que je ne connaissais pas, du moins sur le moment. Je vis un petit port qui me rappelait quelque chose et sur la route de pierres qui menait jusqu’à une presqu’ile abandonnée, j’aperçus un équipage à vélo où une grande bringue pédalait comme une forcenée, avec sur son porte-bagage un jeune garçon que je reconnaissais.

C’était le jeune Jack Rackham, les yeux ébouriffés des fesses en mouvement de son amie Katia, qui filait vers son île au trésor…


Jack Rackham

*
RETOUR VERS LE FUTUR est un film de Robert Zemeckis, coécrit avec Bob Gale, sorti en 1985. Il raconte l’épopée d’un vieux savant (Christopher Lloyd) et d’un jeune lycéen (Michaël J.Fox) parcourant le temps entre 1955 et 1985, à bord d’une De Lorean améliorée…L’occasion pour le jeune Marty d’assister à la rencontre de ses parents mais aussi à la naissance de sa maison natale et à la montée du Rock’N Roll !!

Il existe deux suites à ce film initial, sortis en 1989 et 1990, faisant voyager nos héros dans le futur de 2055 et au Far-West. Films cultes, ils sont truffés de répliques célèbres telles : 

« Des routes ? Là où on va, on n'a pas besoin de routes. »
« Mais Doc, vous m’aviez dit de ne toucher à rien, que ça pouvait bouleverser tout l’équilibre spatio-temporel ? – Je me suis dit, on s’en balance… »
« Pourquoi une De Lorean ? Quitte à voyager dans le temps, autant le faire avec une voiture qui ait de la gueule ! »
« Tous des ratés les McFly…(…) Et bien, quelque chose me dit que l’histoire, elle va changer… »

Première vidéo sur le blog Rackham, pas étonnant que ce soit pour ce film culte !


samedi 24 décembre 2011

Un Etrange Noël du Capitaine Jack Rackham


Le 24 décembre de chaque année, je suis souvent à  rêvasser dans mon fauteuil à bascule, ressassant les souvenirs de ma vie. Ma retraite de flibustier sur l’île du Crâne laisse épancher mon cœur en certaines occasions et Noël s’y prête encore plus que toute autre.  

Les amis disparus ressortent de leurs cercueils et les chagrins se mouchent dans le lin blanc de ma chemise du dimanche. Je balance en un va-et-vient de sentiments profonds et quelque chose ou quelqu’un semble me manquer comme un verre de rhum à un mourant.

J’avais dans mes jeunes années le souvenir enfoui d’un voyage près des côtes californiennes. Je ne sais si Christophe Colomb venait de découvrir l’Amérique mais nous avions bel et bien jeté l’ancre au large de San Diego pour y rejoindre en escouade le lieu-dit de rêves et de magie appelé « DisneyLand » !

Un certain monsieur Disney, Walt de son prénom, avait créé un parc d’attractions mettant en scène de nombreuses créations et héros d’aventures. Malgré une préférence marquée pour Zorro et son fidèle coursier Tornado, je me laissais entrainer par le reste de l’équipage de ma promotion vers les Mille et unes nuits, univers d’Alladin et ses tours de passe-passe.

Une danseuse voilée, elle marchait en zigzag, jeta son dévolu sur mon tricorne et ma jeunesse et je fus invité à lancer au gré du vent une formule magique pour avoir accès à sa demeure secrète et sa croupe fleurie. Un mot erroné ou une syllabe écornée me fit rater la belle pour me laisser écraser par un fauteuil cossu. Heureusement, quelques bons camarades relancèrent  le sortilège pour me parachuter vers Tarzan et quelques guenons en manque de chaleur humaine dans leur jungle. Mais ceci est une autre histoire…

Je balançais songeur, tâtant mon sabre à l’idée d’une vengeance, quand la soubrette qui astiquait le sol de ma cabine et tendit vers moi un boitier que je reconnaissais.

« Une bonne pipe » pensais-je en mon for intérieur. « Voilà ce qui me manquait ».

Je laissais la jeune femme préparer son culot et goûtais à plaisir son cadeau de Noël…

Puf ! Puf… 


Joyeux Noël à toutes mes moussaillonnes ! ♥
Besos, Jack.

dimanche 18 décembre 2011

La Fille aux Bas Nylon


C’était un samedi soir sur le port du centre et l’Ile du Crâne vivait alors au rythme des macumbas qui s’agitaient au Poca Hontas, la seule boîte ouverte en cette période aux Caraïbes…J’avais mis mon tricorne des dimanches et je tournoyais avec la clientèle féminine afin de retrouver mon pied marin et mon déhanché de fêtard. Cameron m’avait fait la surprise de venir passer le week-end, au grand dam de Tim, et la voir se démener au milieu de la piste faisait plaisir à voir. J’imaginais encore nos nuits d’osmose spatio-temporelle et l’eau me revint à la bouche de ses caresses et autres…

Je lui souriais de temps en temps en agitant une main évocatrice, revenu au comptoir où je scrutais la salle comme un périscope. J’étais sur le point de rejoindre mon hamac et mes pénates un peu assourdi par un brouhaha musical, quand j’aperçus cette fille qui portait des bas qui n’étaient point de contention. Sa danse chaloupée envahissait l’espace et ses yeux projetaient des feux à appeler tous les marins du monde pour une partie de poker jusqu’au bout de la nuit…

Je m’approchais à pas de loup, en entamant une danse d’indiens apprise à mon retour de New Delhi, à Karachi. Une soirée dans un cabaret privé que je n’avais pas projeté mais qui marqua ma jeunesse d’apprenti…De quelques pas en canard, je m’approchais de la fille quand Lady Ania coupa ma route par un rock endiablé que je ne lui connaissais pas. Prenant ma main et la direction des opérations, nous tournoyâmes comme des toupies et j’eus de la peine à garder dans ma mire la belle inconnue aux bas Nylon.

Ania était une sacrée attachée de presse cordiale et tout mais sa fougue et ses jambes interminables m’avaient ensorcelé. Je la remerciais pour la danse, exténué mais vivant puis reprenais le chemin de mon inconnue. Je croisais alors Maia, ma petite sorcière rouquine qui avait fêté la sortie de son nouveau Grimoire, et m’entraina dans une volupté de slows langoureux où nos membres se mélangèrent et je ne sus à la fin si j’avais bien tout récupéré ce qui m’appartenait…

Puis ce fut le tour de Cameron qui s’agrippa en m’enfourchant comme un canasson et malgré l’expérience des rodéos appris avec Buffalo Bill au cours d’un voyage en Amérique, elle ne décrocha point jusqu’à l’extinction des feux.

Penaud, je rentrais seul sur ma goélette endormie. Quand j’aperçus soudain une paire de bas au bas de mon hamac, mais la pénombre ne me permettait pas de distinguer le visage de sa propriétaire qui me fit signe de m’approcher, de son doigt en crochet…

Je sentis juste son souffle m’inviter à de plus intimes présentations, et je me régalais du goût de son rouge à lèvres quand je l’embrassais fougueusement.

Un croui croui complice nous accompagna toute la nuit mais partie au petit matin, je ne sus jamais si c’était elle qui l’avait passée avec moi.

Cette fille aux bas nylon…

lundi 12 décembre 2011

La Belle et le Pirate


Elle a atterri un jour sur mon ponton, telle une mouette aux ailes blanches glissant sur le plancher givré de nos conversations, brodant des accents de chatte miaulant sur un toit brûlant…Nos feux de croisements allumaient nos goûts en Cinéma et ce fut une ronde de pellicules défilant sur l’écran noir de nos vies ! La belle dégageait une belle assurance qui me plut, et mon tricorne avait du détourner son regard de son quotidien aux accents crépusculaires...

Nous prîmes l’habitude d’échanger nos mots et nos tourments, balançant sur un pont ensoleillé nos balles, comme dans une partie de squash interminable où personne ne désirait vraiment gagner la partie, préférant jouer encore et encore jusqu’à la fin des temps. Ses yeux en amande ébouriffèrent aussi mon sourire de pirate et voguant d’île en île, nous eûmes idée de prolonger le lien en jetant une ancre à nos rêves.

Tel un chapiteau de Cinéma, quelques pierres commencèrent la bâtisse que nous agrémentions à souhait de jour en jour. Histoires de quatre chemins et billets à quatre mains, pelletées de dessins et bulles en quatrain, conversations universelles et projets de demain, autant de pelletées de terre qui cimentent cette maison de nos projets et nos rêves... 

Parfois métamorphosés en personnages imaginaires, on partage quelques pâtes en frétillant les oreilles, engloutissant bout à bout un spaghetti géant jusqu’à ce que ce que se frôlent nos truffes en guise de pacte à nos aspirations !

Besos à la Belle qui lira ce billet…

Jack

jeudi 1 décembre 2011

La Marmite à remonter le Temps


La forêt observait de drôles de scènes entre les lianes, les troncs, et toute la mangrove foisonnante. Les guerriers cannibales allaient et venaient les bras pleins de légumes et assortiments de plantes aux saveurs embaumantes, pour les plonger dans le grand chaudron où nous étions plongés dans la pénombre de notre avenir incertain…

Finir dans l’assiette d’un sauvage n’était pas la fin que j’avais prévu à votre serviteur pirate et Capitaine. Non, j’avais imaginé un combat à la lame et aux pistolets durant plusieurs soleils et agonisant dans une mare de sang mélangé à celui de cinquante ennemis. Je fouillais mes poches sous l’œil de mes moussaillonnes fidèles, Victoria, Rosée du matin et Aurélie, pendant qu’Orfée me prodiguait des massages hongkongais en levant la tête de temps à autre, pour me dire, haletante :
« J’te fais pas mal au moins ? »

Son abnégation et son air candide me donnait responsabilité dans sa dernière chance de survie que je concoctais peu à peu sous mon crâne. Je fouillais mes poches pour y retrouver cette poudre magique aux effets immédiats que m’avait offert contre un service mon ami le Magicien.

« Saupoudre bien chaque outil, objet et coffre pour leur conférer pouvoir et mécanique, que ton esprit concentrera au moment du sortilège. » S’ensuivrait quelques formules que j’avais apprises à ce moment-là et l’envie de m’évader de ce guet-apens dînatoire me les rappela instantanément.

Tous les hommes et occupants de la marmite se calèrent contre ses parois, laissant les légumes et aromates flottant au milieu du bastringue. Et mes moussaillonnes  se calèrent contre moi, les yeux grands ouverts…Je balançais en tournoyant quelques poudres qui transformèrent l’endroit en vaisseau et quelques hublots poussèrent par enchantements, sous les « Oh ! » de tout l’équipage du Poséïdon. Quelques pincées firent à mon endroit de moi le poste de commandement et je fis mentalement vrombir les moteurs. Le tour avait marché…

Ce fut Victoria qui prit les commandes à son grand émoi et nous démarrâmes d’un coup sec vers le ciel de lianes qu’on transperça illico, sous les yeux éberlués des indigènes. Rosée puis Aurélie se disputèrent le gouvernail au grand dam de Victoria, pendant qu’Orfée plus partageuse tapa sur le clavier du tableau de bord quelques mots d’amour, ce qui eut l’effet de faire un nouveau plein de kérosène du réservoir, que les premiers milliers  de kilomètres dans l’espace avaient asséché.

Nous profitions de cette rémission de nos destins mortuaires, et Mildred servis quelques pintes d’un sortilège oublié pour fêter le retour à notre bercail. Mais nous n’avions pas fait encore bretelle vers les Caraïbes, que nous aperçûmes au travers d’un hublot la trace d’un balai volant qui s’interposa à notre chemin puis se posa sur la marmite spatiale. Ouvrant le couvercle en poussant un grand cri de rage, c’était Maia qui pénétrait dans notre vaisseau :

« Je vous y prends mes lascars ! J’ai croisé des sauvages qui m’ont raconté l’histoire, et je ne sais ce qu’à inventé Jack pour conter fleurette non grata à ses moussaillonnes. N’empêche, je vous l’emprunte ce soir car j’ai organisé une petite sauterie à la maison … »

Victoria me lâchait, penaude et je grimpais sur le balai de Maia à califourchon derrière elle. Nous filions dans le ciel au rendez-vous d’une soirée que j’imaginais déjà, quand je dis à ma petite sorcière rouquine que je prenais les commandes.

« Je sentais bien que tu en avais envie… » Lâcha t-elle.

Le balai volant fila encore plus vite, collés l’un contre l’autre et souriants de notre tour joué, au firmament de nos aventures…


Jack Rackham.  
(Fin de la deuxième partie de l'histoire commencée sous le titre"Prisonnier des Guerriers Cannibales")