samedi 29 juin 2013

La Mentaliste


Son œil de velours et son teint de pêche semblent fait pour son chapeau qui tombe comme par enchantement sur son univers fait de mystère et de science humaine à la fois.


Son regard périphérique capte le moindre écart ou le détail différent qui attire son attention immédiatement. Cet homme qui marche dans le parc accélère le pas que Cora lui emboîte. Il se retourne un peu, sentant la filature, et reprend son pas de plus belle comme entamant une course imaginaire.

Puis soudain il ralentit, comme s’il sentait une main sur son épaule, qui l’obligeait à prendre son temps, à s’arrêter presque…Il se retourne et voit cette femme belle et étrange, attiré irrésistiblement et déjà sous le charme. Elle s’approche doucement et s’arrête devant lui, déjà conquis, et son chapeau le frôle comme une demande  intime.

Elle le caresse doucement et il a envie de l’embrasser. Sa bouche est douce et quand elle l’ouvre, des mots égrenés et clairs en sortent comme des baisers.

- Vous ne devriez pas aller voir votre amie. Un orage passera entre vous et je crains le pire. Un accident est si vite arrivé et on le regrette souvent.
- Vous avez raison. J’allais faire une bêtise, vous êtes arrivée à temps…

Elle le regarde fixement et lui propose de venir chez elle. Il ne pense même pas à refuser et même en fait un grand plaisir, imaginant l’impossible.

- Un café, volontiers. Euh…

Elle lui prend le bras et le guide vers l’aventure. Sa maison n’est pas loin et elle lui susurre quelques mots qui le rassurent. Et l’excitent à la fois. Il a oublié sa venue dans le parc et tout le reste. Cette Cora, comment sait-il son nom, l’a envouté et il a envie de se laisser faire. Après tout…



Cora a un don. Celui de comprendre les choses et les gens. Parfois, elle arrive à temps pour éviter le pire ou d’autres fois, elle guide les gens plus dociles vers des destins moins tragiques. Il lui arrive aussi de faire un bout de chemin avec ces personnes qu’elle rencontre. Partageant le meilleur, l’indicible, et même le défendu.

C’est une Mentaliste…

vendredi 21 juin 2013

Paris à Minuit

Inez était vraiment une petite salope avec son air aguicheur, ses mains sur les hanches et son petit cul qui rebondissait aux visages des passants. Elle cachait son air de fouine derrière ses cheveux blonds qui semblaient toujours propres, et avançait à pas de géant vers le petit hôtel discret que Paul avait réservé pour l’après-midi.

Il était devenu son amant depuis l’université et ses cours particuliers d’histoires de l’art quoique sexuels, avaient la tournure du défendu qui l’excitait, et son air de tout savoir avait un effet particulièrement érotique surtout quand ils expérimentaient de nouvelles positions qui tournaient autour d’un thème unique cher à Paul : La soumission.

La levrette et ses variations lui tenaient à cœur, et pendant qu’il tenait ses fesses,  en caressant et lorgnant sur son désir secret, il aimait lui parler de l’art, et même de Gil et ses idées saugrenues sur la création artistique. Le va-et-vient continuait pendant ce temps, donnant une tournure hautement perverse, si vous voyez le tableau…

- L’art moderne a déclenché la critique d’art, qui lui a renvoyé l’ascenseur, donnant du grain à moudre à la machine à café. Picasso l’a bien montré dans ses « Demoiselles d’Avignon » inventant le concept pour la cause…Déclama-t-il.

Paul en profitait pour accélérer le mouvement, caressant monts et vallées de la belle Inez qui n’en pouvait plus. Il changeait alors son fusil de visée et donnant un coup sec en guise de ponctuation, aimait à poser une  question au plus fort de la jouissance d’Inez, cassée en deux sur le lit qui entendait un « Qu’est-ce que tu en penses ?» destructeur.

Un petit sourire au bec, Paul exultait…

Pendant ce temps, Gil baladait vers Montmartre et se foutait éperdument qu’Inez bade ce petit professeur  sans personnalité qui répétait l’histoire artistique du monde comme un vieux marc de café jeté avec le filtre. Il se sentait une grandeur d’âme à faire pâlir le grand Geronimo et se foutait bien que ce Paul tourne autour de sa future femme. Les douze coups de minuit retentirent quand un taxi ancien prit le tournant pavé pour venir se garer devant lui en pillant sec, l’un des passagers lançant un « Vous montez ? »

*

Déclinaison autour du thème du film de Woody Allen « Minuit à Paris », avec Owen Wilson, Rachel Mc Adams,  Michael Sheen, Marion Cotillard et tant d’autres. Un succès de l’année 2011, qui couronne l’œuvre de l’auteur de « Annie Hall ». A voir Absolument !

https://www.youtube.com/watch?v=u1yenq3G5ss

mardi 18 juin 2013

L’œilleton du Diable

Le magicien était assis sagement  à attendre son tour dans le cabinet du Dr. Lucius. Tournant la tête de temps en temps pour regarder la pendule et estimer son temps restant en fonction des autres patients, il raclait sa gorge à intervalles régulier en espaçant pour ne pas déranger.

Sur l’autre banc, juste en face, une belle blonde aux allures farouches faisait de même en tournant ses yeux comme des billes dans un jeu. Ses jambes se croisaient et se décroisaient avec pudeur extrême, ne laissant pas un timbre poste s’immiscer entre ses deux cuisses se frôlant. George, car c’était le prénom de notre ami, fit un geste de ses deux doigts de la main droite, sourit et reprit tel un métronome ses aller-retour oculaires.

Ce fut au tour du magicien de passer sa visite et il ne fut pas étonné quand Lucius lui demanda d’ôter son pantalon. Ce qu’il fit sans pudeur, songeant au petit tour qu’il était en train de jouer à la blonde Aurélie qui attendait encore dans la salle d’à-côté. Le docteur palpait et tâtait George un peu partout, et il en fut quitte pour quelques fortifiants dont il reçut prescription sur une belle ordonnance manuscrite par Lucius lui-même.

Aurélie s’était approchée irrésistiblement de la porte pour contempler ce magicien qui était fort bel homme. Juste un petit coup d’œil qui ne ferait du mal à personne, songea-t-elle. La salle était vide et personne n’en saurait rien. Elle visa bien par l’œilleton et tira la langue pour mieux voir…

Que ne fut pas sa surprise quand elle aperçut ce magicien retirant ses habits et dévoilant son intimité. Elle écarquilla ses yeux encore plus grands quand elle vit la taille de l’engin qui dépassait  tout ce qu’elle avait pu voir ou imaginer. Elle imaginait d’ailleurs d’autres situations où elle aurait pu…Mais elle entendit le docteur prendre congé de son patient et s’enfuit aussitôt, honteuse d’avoir eu de telles pensées et que son médecin puisse les deviner !

Derrière un buisson, elle attendit néanmoins la sortie de George qui ne fut surpris de rien, et prit la jeune fille en compassion. Aurélie semblait  avoir été captivée par notre ami et pour rien au monde, il n’aurait désenchanté une belle jeune  fille de ses désirs cachés et qu’il serait bien à même s’assouvir, moyennant quelques autres sortilèges de Magicien…


…Mais ça, c’est une autre histoire !